Comment lire ce guide (zones H1/H2/H3)

Les zones H1 (froides) couvrent notamment les Hauts-de-France, le Grand-Est et les reliefs d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les zones H2 correspondent à un climat intermédiaire (ex. Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Normandie, Nouvelle-Aquitaine nord, Pays de la Loire, Bretagne intérieure). Les zones H3 sont les plus douces (ex. Occitanie littorale, PACA littorale, Côte atlantique sud, Corse). Les priorités d’action ci-dessous tiennent compte de ces écarts pour vous donner une feuille de route locale et efficace.

Hauts-de-France (H1 majoritaire)

Le froid persistant impose d’abord de bloquer les déperditions par le haut : l’isolation des combles apporte un gain immédiat sur la température ressentie et la stabilité du chauffage. Les murs sont le deuxième poste : selon la façade et l’état des finitions, privilégiez l’ITE pour traiter les ponts thermiques ou l’ITI si la façade ne peut être modifiée. Une PAC air/eau fonctionne très bien en H1 si elle est dimensionnée au point de base climatique, avec loi d’eau documentée et émetteurs compatibles basse température. En pointe négative, une relève ponctuelle couvre les pics. La VMC hygro B limite les pertes tout en préservant la qualité d’air, la double flux est un plus si l’étanchéité est soignée.

Grand-Est (H1, reliefs froids)

Le couple ITE + menuiseries performantes (Uw ≤ 1,3 W/m²·K) supprime l’effet de parois froides et stabilise le confort en vallée comme sur plateau. Les planchers bas valent la peine d’être traités dans les maisons anciennes sur terre-plein. Réglage fin de la loi d’eau, équilibrage hydraulique et programmation ECS hors pointe réduisent fortement la consommation. Un audit rapide permet d’éviter une PAC surdimensionnée qui cyclerait par temps doux.

Île-de-France (H2, îlot urbain)

L’enjeu est de répartir uniformément la chaleur dans des logements parfois hétérogènes. Après les combles ou la toiture-terrasse, traitez les murs selon le bâti (ITE en maison individuelle, ITI ciblée en copropriété), puis examinez les fuites d’air (trappes, conduits, caissons de volets). Une PAC peut reprendre une installation radiateurs en abaissant progressivement la température de départ pour rester en régime basse température. La VMC hygro bien réglée évite condensation et odeurs dans les pièces humides.

Bourgogne-Franche-Comté (H1/H2 selon altitude)

En secteur froid, ITE prioritaire pour préserver l’inertie des murs et améliorer le déphasage en mi-saison. En secteur plus doux, ITI sur pièces stratégiques possible si la façade est contrainte. Les volets jouent un rôle clé pendant la vague de froid : fermeture dès la nuit tombée pour casser les pertes sur vitrages. PAC avec sonde extérieure et courbe de chauffe documentée pour éviter les à-coups.

Auvergne-Rhône-Alpes (H1 en altitude, H2 ailleurs)

Reliefs et inversions thermiques exigent une approche sans regrets : combles épais, traitement des ponts (nez de dalle, refends), puis dimensionnement PAC au climat local. Dans les vallées urbaines plus douces, menuiseries performantes et pilotage thermostat + loi d’eau suffisent souvent à passer la vague de froid sans surconsommer. Sur plateau, pensez au plancher bas et à une double flux si l’étanchéité est bonne.

Normandie (H2 humide)

L’humidité renforce la sensation de froid. Travaillez d’abord l’étanchéité à l’air (prises, trappes, coffres) et une VMC hygro B bien calibrée. L’ITI est pertinente dans les maisons en pierre si l’ITE est compliquée par les façades. Une PAC pilotée avec abaissement nocturne léger évite les relances coûteuses le matin.

Centre-Val de Loire (H2)

Les écarts jour/nuit imposent de stabiliser les parois : combles, ITI/ITE selon façade, et réglage de la température de départ le plus bas possible compatible avec le confort. Menus travaux d’étanchéité (joints de menuiseries, traversées) donnent des gains visibles pendant la vague de froid.

Bretagne & Pays de la Loire (H2/H3, vent et humidité)

Le vent accentue les infiltrations. Soignez les entrées d’air et les coffres de volets, installez des coupes-froid en pied de porte. L’ITE est idéale en bord de mer pour supprimer les ponts et améliorer le confort d’été comme d’hiver. Une PAC performante avec pilotage horaire ECS lisse la dépense pendant les pics.

Nouvelle-Aquitaine (H2 au nord, H3 au sud)

Climat contrasté entre intérieur et littoral. À l’intérieur des terres, priorité aux combles et aux murs puis au réglage fin de la PAC. Sur littoral doux, une ITI partielle et un thermostat connecté suffisent souvent pour tenir la consigne durant l’épisode froid. La ventilation doit rester active pour conserver un air sec et facile à chauffer.

Occitanie (H3 littoral, H2/H1 en altitude)

En plaine et sur côte, le froid est bref : misez sur pilotage et combles, puis réglages PAC. En altitude (plateaux, piémont), l’ITE prend l’avantage et la PAC doit être calculée sur un point de base plus bas. Pensez à l’abaissement plutôt qu’à l’arrêt pour éviter les relances coûteuses au lever.

Provence-Alpes-Côte d’Azur (H3 littoral, H1/H2 dans l’arrière-pays)

Sur le littoral, le confort se gagne avec combles + pilotage et menuiseries performantes. Dans l’arrière-pays plus froid, traitez les planchers bas en plus des murs. Une PAC BT (basse température) fonctionne très bien avec plancher chauffant ; en réseau radiateurs, abaissez progressivement la courbe de chauffe pour rester efficace par temps froid.

Corse (H3, variations marquées)

Variabilité rapide entre jour et nuit : privilégiez l’inertie avec ITE ou ITI continue, et un thermostat qui évite les à-coups. Les combles restent le premier levier, même en climat doux, pour passer la vague de froid sans surchauffer.

Réglages universels pendant la vague de froid

Conservez une température stable plutôt qu’un yo-yo de consigne. Abaissez de 1–2 °C en absence courte, ne coupez pas totalement. Fermez volets et rideaux à la tombée de la nuit, aérez dix minutes matin et soir pour maintenir 40–60 % d’humidité relative. Sur PAC, vérifiez la loi d’eau et l’équilibrage ; sur chaudière, évitez les températures de départ excessives qui font grimper la facture sans améliorer le confort.

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